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De nouveaux faits accablants dans l’affaire Renmans

Dernier scandale en date, l’affaire Renmans remue beaucoup de monde dans le monde du vélo. Le Directeur sportif de la formation flamande “Renmans-Primus” est accusé d’avoir volontairement empoisonné le peloton avec de la viande avariée lors du Tour de Bonneville (course de trois jours qui se déroulait du 30 mai au 2 juin).

Les faits

 

L’affaire éclate au lendemain du Tour lorsque plusieurs coureurs ainsi que des membres de Bonneville Sport Organisation (BSO) déclarent souffrir de problèmes digestifs importants. Vomissements et coliques semblent être les symptômes les plus répandus. Dans les jours qui suivent, les cas de colique augmentent drastiquement, jusqu’à atteindre près de 80% du peloton.

 

Très vite, les regards se tournent vers les saucisses Renmans servies aux coureurs lors du barbecue de cloture du Tour, le samedi 1er juin. Le sulfureux Directeur sportif de la formation bouchère, l’Italien Nicola Bigliani, est au coeur de toutes les interrogations. Bigliani était pourtant le premier à tirer la sonnette d’alarme puisque c’est lui qui annonçait en primeur souffrir de problèmes digestifs dimanche après-midi. Triste fin de parcours pour Bigliani qui fêtait tout juste la victoire de son sprinteur américain Lance Styzl lors de la 4ème et dernière étape du Tour de Bonneville.

Bigliani, dans la voiture d'équipe.

De belles ambitions

Ronny Renmans l’avait promis avant le tour: “les boucheries offriront la taille des coureurs en saucisses si la formation revient de Bonneville avec un maillot distinctif ou une victoire d’étape”. Avec un tel magot en jeu, on comprend mieux le jusqu’au-boutisme de Styzl pour aller chercher une victoire à l’arrachée lors du sprint final dans le village de Strud. Cela explique probablement aussi le tour très en vue du frère cadet du Directeur de la formation, Charly Bigliani. Véritable attaquant, il était de toutes les échappées matinales et s’offrait même le luxe de porter le maillot à poids à l’issu de la 2ème étape.

Il faut dire que la formation avait de quoi impressionner les observateurs au départ du tour. Aux côtés de Bigliani et Styzl, Renmans-Primus alignait le jeune coureur espagnol Louis Capel Sanchez, très apprécié pour ses qualités de rouleur, et l’expérimenté Laurent Jalatreppe. Le baroudeur Français, enfant terrible de la pédale, ne comptait pas décevoir Ronny Renmans qui avait mis le paquet pour lui offrir cette dernière chance de briller sur un grand tour.

 

Des écoutes au sommet du Mur de Huy

 

Si les faits d’empoisonnement sont avérés, pourquoi la formation flamande aurait-elle attendu la fin du Tour? La question est sur toutes les lèvres et sert de ligne de défense du coté Renmans-Primus. En réalité, il semblerait que les saucisses avariées étaient destinées au peloton bien plus tôt dans la course. Les Bouchers visaient une victoire de Styzl dès la 2ème étape lors de l’arrivée au sprint aux Affineries de la Meuse. Comme annoncé dans tous les médias, Ronny Renmans aurait alors offert au peloton la taille de ses coureurs en saucisses. Et cela, la veille de l’étape reine du Tour de Bonneville avec son arrivée au Mur de Huy. Un scénario rondement réfléchi puisqu’on imagine bien l’hécatombe dans le peloton si les symptômes s’étaient manifestés au départ de cette 3e étape.

 

La course en aura décidé autrement et Renmans-Primus finira grand perdant au sommet du Mur de Huy. Avec les défections (sans mauvais jeux de mots) de ses leaders dès les premières pentes du jour, l’étape tourne en catastrophe pour les protégés de Bigliana. Le général semble désormais promis à Domo-Farm Frites tandis que les chances de podium sont infimes pour Bigliani qui vient aussi de céder son maillot à poids. Styzl laisse lui filer le maillot blanc sur les épaules de Verhoustraeten, le petit ramoneur de la formation Molteni, alors que chez les sprinteurs, le maillot vert semble avoir trouvé sa place sur les épaules de Jim Bourgoignie(Festina, victorieux au sprint intermédiaire). Furieux, Nicola Bigliani ne cache pas sa frustration et se lâche sur la ligne d’arrivée. Sur place, un commissaire de course, qui a préféré garder l’anonymat, surprenait une conversation sans équivoque entre le directeur sportif et son coureur Laurent Jalatreppe: “Je vais aller mettre du laxatif dans les bidons, ça va être vite régler”. Des propos malheureux qui n’ont pas leur place dans le monde du sport et qui pèsent lourd en pleine affaire Renmans.

 

Bigliani, soucieux après l'étape du mur de Huy. “ Je vais aller mettre du laxatif dans les bidons, ça va être vite régler.”

Une alliance alimentaire

 

 

L’affaire ne s’arrête malheureusement pas aux boucheries Renmans. Des rumeurs dans le peloton indiquent que d’autres formations et personnalités du Tour de Bonneville pourraient être mouillées dans cette sombre histoire. Parmi ceux-ci, le nom du Directeur-CEO de Domo-Farm Frites est le plus fréquemment cité. Grégoire Bryssinck est soupçonné d’avoir orchestré le final du tour avec Nicola Bigliani. Lors d’une confession nocturne, Bryssinck aurait confirmé que les deux géants de l’agro-alimentaire belge se seraient mis d’accord pour le partage de tous les maillots distinctifs: le jaune et les poids chez Domo, le blanc (C. Bigliani) et le vert (L. Styzl) chez Renmans. C’est même le coureur des Fritiers Gilles Panzer Huyghebaert qui était chargé de mettre ce plan en exécution avec les protégés de Bigliani. Le fidèle lieutenant du maillot jaune du Tour (lui-même 2ème du général) est d’ailleurs présent sur plusieurs clichés en compagnie de Nicola Bigliani lors de la cuisson des fameuses saucisses Renmans. Il ne s’agit que de rumeurs à ce stade, mais rien n’est à exclure quand on connait l’enjeu pour les deux équipes qui misaient gros sur le Tour de Bonneville. Ronny Renmans, passioné de vélo, n’a pas hésité à mettre la main au portefeuille pour sauver l’équipe dirigée par Bigliani. Ce n’est pas un secret. La pression pour les résultats est énorme dans les boucheries.

 

 

“Il faut pas oublier qu’il y a beaucoup de pognons en jeu.”
Nicolas Bigliani

Bigliani (REN-PR) et le "Panzer" (DOM-FF) en pleine préparation du barbecue de tous les scandales.

Bigliani, pas à son coup d’essai

 

Bigliani est-il allé plus loin? C’est ce que dénoncent certains coureurs selon lesquels le Directeur sportif aurait également tenté, à plusieurs reprises, de corrompre la direction de la course. Ce fut notamment le cas au sein de la commission des résultats ou Bigliani faisait régulièrement irruption afin de faire circuler des substances illicites dans le but unique de brouiller les classements. Pire encore, quelques minutes avant la remise des prix finale du Tour de Bonneville, Bigliani aurait volontairement transmis au comité de course des substances hallucinatoires bien au-delà du niveau de tolérance recommandé. Cela aura eu pour effet de totalement déstabiliser les pauvres commissaires de courses. Fort heureusement sans influence sur les résultats communiqués.

 

Altijd Kwaliteit

 

Rappelons finalement qu’il ne s’agit que de rumeurs et bruits de couloirs. Le dossier est désormais entre les mains du Tribunal Arbitral du Sport. Le TAS devrait se prononcer sur la questions dans les prochains jours. Entre-temps, Renmans parle déjà de diffamations outrageuses et rappelle qu’ils étaient les premiers à tirer la sonnette d’alarme quant au problèmes digestifs rencontrés au lendemain du fameux barbecue. Certains s’interrogent néanmoins sur le fait que les frères Bigliani étaient les premiers à quitter Bonneville, bien avant que les effets d’empoisonnement ne se déclarent dans le peloton. Quant au Panzer, très investi dans la distribution des saucisses, plusieurs clichés le montrent en train de vider … des pots de salades. Théorie du complot ou simple fait de course? Affaire à suivre.

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