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Guide officiel du peloton BCF 2020

A l’aube des premières classiques de la saison, Het Wielrennen Tribune publie le guide officiel 2020 de la Bonneville Cycling Federation. Véritable bible du cyclisme amateur, ce guide vous permettra de tout savoir sur le peloton, les 12 formations, les 84 coureurs, leurs profils et leurs ambitions. Dans une saison chamboulée par la crise sanitaire, Het Wielrennen Tribune fera également le point sur le calendrier BCF, les annulations, reports et autres grands rendez-vous. 

Ensemble, même si on est différent

Avec 12 formations et 84 coureurs, le peloton BCF aura fière allure en 2020. Aux six équipes Pro-Tour 2019 viennent donc se rajouter six nouvelles formations. Si certaines écuries affichent déjà des ambitions claires et ont mis le paquet pour aligner de gros noms sur les lignes de départs, d’autres formations moins en vue maintiennent (volontairement ou pas) un point d’interrogation autour de leurs objectifs et états de forme. Tour d’horizon.

Quentin Paquot, le “Flying Man” de Lucky-Strike la William dans le mur de Huy.

Domo-Farm Frites, le cercle des loups

Comme nous le relations dans nos colonnes (voir article ici), la Domo n’a pas hésité à mettre de gros moyens sur la table pour compléter un Wolf-Pack déjà bien garni. Si le jeu des leaders semblent assez ouverts sur les classiques, la DFF devrait à nouveau faire confiance à son maillot jaune pour se vêtir d’arc-en-ciel dans le Peak District. Pourtant, le fer de lance de la formation n’a pas été épargné par les affaires en ce début de saison et son intégrité est mise à mal. Des bruits de couloirs font état d’un présumé dopage technique au sein de la formation flamande lors du dernier Tour de Bonneville. Sous l’influence de son directeur sportif de l’époque Grégoire Bryssinck, dit le Gueulard, l’équipe aurait eu recours à des moteurs électriques sur certains vélos. Plusieurs sources prétendent d’ailleurs avoir entendu le Gueulard crier “Druk op de knop” lors de l’ascension de son leader dans le mur de Huy. Celui-ci s’en défendra accusant ses détracteurs de volontairement déformé ses propos et rappelle qu’il s’agit avant tout du nom de son leader.

“Druk op de knop”
Grégoire Bryssinck

Festina-Tesco, la surprise

Alliance surprise du Mercato hivernal, les formations Festina et Tesco-Meubles Mahieu ont décidé d’unir leurs forces en 2020. Après des semaines de négociations, un accord avait finalement été trouvé entre les deux sponsors principaux à la mi-janvier (lire Les dessous de l’accord Festina-Tesco).

Pour de nombreux observateurs, c’est une équipe qu’il faudra surtout surveiller de près lors des épreuves de contre-la-montre. Mais si la formation semble bien balancée, elle n’affiche toutefois pas encore de leaders clairs. Au risque de mettre à mal la stratégie sur les classiques non chronométrées? “Pas du tout”, pour le directeur sportif de la formation, Monsieur Moies. “Nos coureurs savent exactement ce qu’ils doivent faire et sauront se sacrifier pour l’équipe lorsque cela s’avère nécessaire.” 

Squadra Molteni, toujours debout

Malgré la crise sanitaire et économique qui frappe durement la formation italienne, les coureurs et les sponsors maintiennent le cap et aligneront une équipe renforcée de 3 arrivées sur le circuit 2020: Rosseeuw, Battard et Wittouck. Faute de moyens, les italiens ne pourront toutefois pas se permettre le salaire (souvent exorbitant) d’un directeur sportif à la hauteur de leurs ambitions. Comme sur le Tour 2019, c’est donc Arnaud Biebuyck qui portera la double casquette de coureur-manager.

Renmans Primus, laver l’affront

Montré du doigt à l’issue du Tour de Bonneville (pour cause de tricherie et tentative d’empoisonnement, voir l’article ici), la formation flamande aura a coeur de redorer son image en 2020. Sous interdiction de transfert durant trois mois pour les raisons évoquées ci-dessus, les protégés de Ronny Renmans ont du faire preuve d’imagination pour étoffer l’effectif. A l’instar des Domo Farm-Frites, la Renmans se lance dans une opération insolite: transformer leur directeur sportif en pur grimpeur, capable d’accrocher les meilleurs sur un grand Tour. Un coup de poker osé quand on sait que la seule experience de Nicolas Bigliani en tant que coureur remonte à une avant-dernière place lors de la Kermesse de Malèves-Sainte-Marie-Wastinnes en 2007. Tout juste revenu de suspension (pour les faits exposés plus haut), celui qu’on surnomme le “laxatif” compilera donc les mandats de coureur-manager. Schobens, dont on dit le plus grand bien en montagne, et de Liedekerke rejoignent également les rangs des bouchers.

Lucky ne “strike” plus la William

Comme l’indiquait Mike ‘Mickey’ Peterbellingen, CEO La William, dans nos colonnes il y a quelques semaines, la formation a vigoureusement démenti les rumeurs de rupture entre les deux sponsors. “En tant que sponsor secondaire, nos relations avec notre sponsor principal sont excellentes et l’ont toujours été depuis le début de notre collaboration. Nous sommes ravis de voir que nos 2 entreprises partagent la même vision du sport et de la santé.”

Coté sportif, les changements n’ont pas tardé après un Tour 2019 bredouille: 3 transferts entrant signés coup sur coup en la personne de Louis Lasagna (sprinteur), Edgard Boudin (baroudeur) et Antoine Mathieu (sprinteur). Interrogé sur les dernières arrivées et le changement de cap de l’équipe, le Directeur sportif Dylan Everard préfère relativiser:

“Nous n’avons pas à rougir de nos performances lors du dernier Tour de Bonneville. Rappelons que nous sommes la seule équipe à placer 3 coureurs dans le top 10 au général et que nous repartons avec le maillot rouge de super-combatif. Mais il est évident que l’objectif des nouveaux transferts sera de renforcer l’équilibre de l’équipe. Par exemple, avant l’arrivée de Lasagna et Mathieu, nous n’avions pas de profil pur sprinteur. Ca nous a manqué à Bonneville.”

Les Ludos, sterker en verder

Lanterne rouge du dernier Tour de Bonneville, l’équipe flamande au très grand capital sympathie souhaite passer la deuxième en 2020. La formation amateure souhaitait donc opérer un recrutement ambitieux malgré un budget que l’on sait limité. Comme pressenti avant le dernier Tour, c’est finalement le coureur wallon François Dethier qui rejoint les flandriens. Il y retrouvera son comparse huttois et ami Romain Dufrasne (dont on prédit le plus grand bien depuis son véritable numéro sur le dernier Critérium des Flandres). Homme fort de ce Mercato, on saluera une nouvelle fois l’intelligence, le flair et le travail remarquable accompli par le directeur sportif de la formation, monsieur Hubert. Dans un contexte budgétaire électrique, Hubert aura encore faire jouer son réseau dans le cyclisme amateur wallon afin de court-circuiter les plans de nombreux recruteurs avides de signer Dethier et De Beukelaer dans de plus grandes écuries.

Monsieur Pneu

Voila une formation résolument tournée vers l’offensive qui n’aura pas peur de sortir le gros braquet et mouiller le maillot durant les épreuves du calendrier. C’est en tous les cas le souhait de son sponsor principal Monsieur Pneu, basé à Genval « avec ou sans rendez-vous ». Ayant l’intention de conquérir le marché Britannique dans un élan anti-Brexit, Monsieur Pneu espère voir ses protégés à l’avant de la course lors des Championnats du monde. Soucieux de son image au sein du peloton, la formation proposera également un workshop (gratuit) intitulé « Le remplacement d’une roue de vélo, quelle rustine choisir et comment détecter la crevaison sans bassine quand on a un coup de pompe ?». Les dates restent cependant à confirmer.

Lidl-LVMH

Allier prestige et simplicité. Permettre au plus grand nombre de se rapprocher un peu plus près des étoiles. Voici des affirmations qui résument bien les ambitions et le caractère particulier de Lidl-LVMH. En associant une marque de grande distribution bon marché à la plus grande maison de couture au monde, l’équipe affiche clairement ses objectifs: offrir du rêve. Pour tout le monde et sans compter. Un ADN propre que le directeur sportif de la formation, Arthur D’Aoustcat, a visiblement bien intégré. Celui qu’on appelle Papa sur le circuit a orienter son recrutement vers des coureurs racés et incontestablement portés sur l’attaque. Une équipe à suivre en 2020!

Magicrème-Cochonou

Malgré un sponsor venu d’hexagone, Magicrème-Cochonou est une vraie équipe de flandriens. A l’ancienne. “Kasseein en zwijgen”. Les garçons de la formation ont tous grandi sur les pavés. Le Brabant flamand, plus particulièrement, constitue leur terrain de jeu. Avec une telle identité et contrairement à d’autres formations, leur objectif numéro 1 cette saison sera le Grand Criterium des Flandres. LE monument pour tout coureur flamand.

Sun 4 Poules Cycling Team

Néophyte au sein du peloton, l’équipe Sun for Poules constituera un des gros points d’interrogation en ce début de saison. Avec un moyenne d’âge de 29.4 ans, les coureurs auront tout a prouver sur les classiques en 2020. Mais également rien à perdre. La jeunesse, la promesse et la fougue des fers de lance de l’équipe seront toutefois contenues par l’experience et la poigne d’un directeur de sportif qu’on ne présente plus sur le circuit. Mathieu Deleval, dit la pomme de terre, relèvera le défi de rassembler ces jeunes talents autour d’un bloc équipe et d’une stratégie. Le challenge est de taille bien sur. Mais avec son bagou et son bagage dans le monde du vélo, il semble très probable que la mayonnaise prenne autour de la patate. Un délice.

Škoda-Royal Canin Int. Ltd. Cycling Team Europe

Tout comme Sun 4 Poules, Škoda-Royal Canin sera l’autre équipe junior à passer pro en 2020. Avec une moyenne d’âge de 29 ans tout rond, la formation se place en outsider cette saison et aura avant tout le désir d’apprendre. Mais si l’échappée le permet, nous ne sommes pas à l’abri de quelques belles surprises. En tous les cas la formation table sur l’avenir et après ce premier exercice en round d’observation, l’objectif est clair pour 2021: luter pour le maillot blanc lors du prochain Grand Tour.

L’équipe est rassemblée sous la bannière de deux sponsors officiels: ŠKODA, qui offrira un support technique bienvenu lors des courses, et le groupe alimentaire international ROYAL CANIN, dont le périmètre du soutien est encore à définir. Tout comme Sun 4 Poules, la jeune formation sera chapeautée par un directeur sportif de renom. Venu tout droit du monde de la course automobile, Martin Bergmans, dit « Mac », « Maccaisse », et plus couramment “Martin Focodel” prendra les rennes du management sportif.

Marmite-Coventry Eagle

Championnat du monde oblige, les sponsors britanniques se bousculent auprès des formations BCF. Totalement absent du circuit il y a deux mois, la pâte à tartiner anglaise Marmite a même été jusqu’à composer une équipe au pied levé. C’est donc un véritable numéro qu’est parvenu à réaliser le directeur sportif de la formation Alexandre Gaty. En l’espace de quelques jours, Gaty est parvenu à rassembler une équipe balancée et extrêmement compétitive. Fière de son identité insulaire, la Team Marmite est composée uniquement de coureurs d’outre-manche. Seule exception à la règle, l’encadrement des coureurs un staff médical international expérimenté. C’est ainsi qu’on retrouve notamment un docteur italien, bien connu des services douaniers européens, le docteur F

Pour renforcer le projet sportif de l’équipe, Marmite s’est associée à la marque de cycle britannique Coventry-Eagle. Véritable institution sur l’île, Coventry-Eagle a fait sa réputation dans la manufacture de vélo et de moto depuis les années 1890. Espérons toutefois que la frontière entre vélo et moto aura bien été enregistrée par le management de la formation. Une équipe à suivre de très près donc. Sur le plan sportif et extra-sportif.

Un calendrier chamboulé

Au même titre que les courses UCI, le calendrier BCF ne fait pas exception et s’est vu quelque peu chamboulé suite aux mesures de distanciation sociale prises pour lutter contre la crise sanitaire. Principale victime de ces mesures, la Traversée Wallonne et son Festival de la saucisseorganisés par Renmans-Primus s’est vue dans l’obligation d’être reporté à une date ultérieure. BSO, le management Renmans-Primus et la direction des abattoirs Ronny Renmans sont en discussion permanente afin de proposer au peloton une nouvelle date à cocher dans le calendrier. Selon les premières rumeurs, l’épreuve promise aux grimpeurs (et son arrivée au sommet de la Redoute) devrait se tenir au mois de septembre.

Nicolas Bigliani entouré de ses coureurs lors du Barbecue de tous les dangers au dernier Tour de Bonneville.

En ce qui concerne le reste du calendrier, la fin d’été s’annonce chaude pour les coureurs car les classiques BCF ne devraient pas être trop bousculées. Avec deux classiques à la fin du mois d’aout, les Championnats du monde en octobre et le Grand Criterium des Flandres pour clôturer la saison en novembre, il s’agira de maintenir son pic de forme jusqu’au bout. Pour des informations plus précises sur les 4 classiques 2020, veuillez consulter l’article repris ici. La présentation détaillée des Championnats du Monde dans le Peak District National Park (15-18 octobre 2020) est pour sa part accessible ici.

Le calendrier officiel des classiques BCF 2020.

Effort, vélo, passion.

Wim Vanderbundelen
Voor Het Wielrennen Tribune

Le trailer officiel du Tour de Bonneville 2019.

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